ARNAQUE AMOUREUSE Une dame de la Montérégie verse près de 550 000$ à un fraudeur (482 982,50 euros)
La fraude sentimentale fait des ravages au Québec et au Canada. Cette arnaque constitue le type de fraude ayant entraîné les plus importantes pertes financières au pays en 2020. Près de 900 plaintes ont été enregistrées pour un total de 18,5 millions de dollars volés aux Canadiens(nes). Elles se sont multipliées en 2021 pour atteindre 64M$ de pertes, rapporte le Centre antifraude du Canada.
À elle seule, *Marilyne a versé près de 550 000$ à un homme qui se disait amoureux d'elle. Elle n'a pourtant jamais vu le blanc de ses yeux. La dame de 75 ans, mère de trois enfants, veuve depuis quelques années, correspond depuis trois ans avec un homme qui dit s'appeler Stéphane Guyanais Le Roi. Ils se sont rencontrés par l'entremise des réseaux sociaux. «C'est lui qui m'a approché» précise la septuagénaire tombée sous le charme de l'homme qui l'a floué.
Ces photos tirées d'internet ont été utilisées par le fraudeur pour faire croire qu'il est père d'une adolescente.
Stéphane Guyanais Le Roi, se dit âgé dans la cinquantaine et père d'une fille de 12 ans. Il prétend être le digne héritier du propriétaire d'une mine d'or en France.
Depuis des mois, il promet de venir vivre au Canada avec l'élue de son coeur, mais ses avoirs sont supposés gelés. Ses projets sont entravés par toutes sortes d'embûches ; des problèmes financiers, la maladie, des arrestations injustifiées, besoin de liquidité pour acheter des biens et billets d'avion, etc. Bref, que des problèmes qui se règlent avec de l'argent, celui de son "amoureuse".
Marilyne a vendu sa maison, a liquidé la majeure partie de ses avoirs en banque, en plus d'emprunter de l'argent sur ses cartes de crédit pour l'aider. À ce jour, la dame lui a versé un total de 547 724.02$, incluant les frais de transferts bancaires. Cette ancienne représentante du secteur alimentaire vit maintenant dans un modeste appartement de Saint-Hyacinthe en Montérégie. Ses avoirs diponsibles étant épuisés, la dame a repris le travail jeudi dernier. Elle travaille comme commis dans une épicerie, 4 jours/semaine.
Il a même incité Marilyne à emprunter de l'argent à ses proches, à vendre des articles personnels et à ouvrir un nouveau compte bancaire sous un faux nom.
Captures d'écran / Le fraudeur a même incité Marilyne à ouvrir un compte bancaire sous un autre nom
Devant les interrogations de plus en plus nombreuses de Marilyne, il lui a envoyé un acte notarié pour lui prouver ses intentions. Il s'agit en fait d'un faux document conçu à partir d'un montage photo, que l'on retrouve facilement sur internet en seulement quelques clics.
Ce faux document a été envoyé par le fraudeur pour faire croire qu'un notaire agissait en son nom.
«Il me demande encore de l'argent. Je lui ai dit, j'en ai plus » - Marilyne, 75 ans
Écoutez l'entrevue réalisée avec la Marilyne tombée sous le charme du fraudeur :
Encore de l'argent s'il vous plaît !
Marilyne s'est rendue à de nombreuses reprises dans des dépanneurs et commerces de la Montérégie pour faire les versements à son amoureux virtuel. L'argent est transféré via Neosurf, un mode de prépaiement en ligne, couramment utilisé en Europe. Une fois l'argent versé, il n'y a plus moyen de revenir en arrière. Sur le reçu papier donné à l'acheteur, on y trouve un avertissement : "Avertissement de fraude !! Méfiez-vous des arnaques téléphoniques et Web !".
Étienne Phénix / Marilyne fait le décompte des sommes versées à l'homme qu'elle aime
Ces reçus, Marilyne les garde précieusement, pour faire le décompte des sommes versées à Stéphane Guyanais Le Roi, car le fraudeur a promis de lui rembourser chaque dollar, une fois qu'il touchera son héritage et qu'il se rendra au Canada, ce qu'il devait faire en décembre dernier. Il n'est jamais venu, mais continue de réclamer de l'argent à Marilyne.
«S'il s'en vient comme il dit. Je veux lui prouver que je ne l'ai pas volé. Que c'est vraiment l'argent que j'ai dépensé pour lui envoyer. Il dit qu'il va me rembourser. Je garde ça comme preuve, que je l'ai pas volé. Je suis vraiment sincère» insiste Marilyne.
Étienne Phénix / Marilyne a retranscrit dans un calepin les mots d'amour envoyés par Stéphane Guyanais Le Roi
Noovo Info confronte le fraudeur
La Sûreté du Québec a rencontré la septuagénaire à plus d'une reprise pour faire enquête et par la même occasion la sensibiliser aux fraudes par internet. Il est difficile pour la police de mettre la main au collet de ces fraudeurs qui vivent bien souvent à l'étranger. Ils utilisent la technologie et les mensonges pour arriver à leurs fins.
Une source policière nous indique que Stéphane Guyanais Le Roi vit en Côte d'Ivoire, en Afrique de l'Ouest et que c'est bel et bien une fraude.
Nous avons rejoint Stéphane. Comme vous allez l'entendre dans l'extrait suivant, il a catégoriquement refusé de nous dire où il se situait sur le globe, en plus d'esquiver plusieurs de nos questions.
*Marilyne est un nom fictif utilisé pour protéger la dame.
POUR SIGNALER UNE FRAUDE
Centre antifraude du Canada : 1-888-495-8501
Prévention / L'arnaque sentimentale touche également l'entourage proche de la victime
Prévention / Témoignages vidéo
Pour regarder la vidéo, cliquer sur l'image
Vidéo #Guy #Simo Lien de la vidéo sur sa page YouTube ci-dessous 👇 https://youtu.be/P3DvszW4KIE Brouteurs africains escroqueries arnaques et...
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Faux chantage à la webcam mais vraie escroquerie : une victime d'arnaque par "sextorsion" témoigne dans "Complément d'enquête"
Article rédigé par Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, récupérer des images compromettantes peut sembler un jeu d'enfant pour certains escrocs. D'autant que dans ce domaine, ils ne cessent d'innover et se sont professionnalisés.
https://www.francetvinfo.fr
Chantage à la vidéo compromettante, diffusion de photos intimes ou montage porno, ce type d’arnaque a un nom : la "sextorsion". L'une des victimes d'une cyberattaque massive en 2019 a accepté de témoigner pour "Complément d'enquête".
Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, récupérer des images compromettantes peut sembler un jeu d'enfant pour certains escrocs. D'autant que dans ce domaine, ils ne cessent d'innover et se sont professionnalisés. Dans un document sur les "sextorsions", ces nouvelles formes de chantage à la vidéo intime, "Complément d'enquête" revient sur une arnaque massive, qui a ciblé des millions de Français en 2019.
Dans l'ouest de la France, un ancien fonctionnaire a accepté de raconter aux journalistes le chantage dont il a été victime et dont il a aujourd'hui doublement honte.
"La première honte et violence, c'est de risquer de devoir m'expliquer avec mes proches sur cette affaire-là, sur ce qui relève, clairement, de ma vie sexuelle. Et la deuxième honte, c'est d'avoir cédé. C'est-à-dire d'avoir payé. D'où la difficulté, pour moi, y compris maintenant, d'en parler."
Un retraité victime d'une arnaque massive en 2019à "Complément d'enquête"
Les cyber-escrocs sont entrés en contact avec leurs victimes potentielles via leur messagerie électronique. Voici quelques extraits du mail qu'a reçu ce retraité : "Je suis un hacker et j'ai piraté vos appareils il y a quelques mois. J'ai mis en place un virus sur un site pour adultes que VOUS avez visité, et j'ai réussi à avoir la main sur votre appareil. (...) J'ai remarqué que vous aviez des goûts très particuliers en matière de pornographie. Eh bien, je pense que 500 euros est un juste prix pour notre petit secret... (...) Si vous ne coopérez pas, je serai dans l'obligation d'envoyer la vidéo à vos contacts les plus importants, à votre famille, à vos collègues, sur Facebook, Twitter et bien d'autres…"
"Envahi par la panique"
Rédigé en français correct, "un indicateur de crédibilité" pour l'ancien fonctionnaire, le mail distille par ailleurs quelques termes techniques qui lui donnent une apparence de sérieux. Assez pour faire douter un profane en informatique... Le retraité, qui assure ne jamais visiter de sites pornographiques, imagine alors un montage assemblant des photos de lui en train de travailler sur son ordinateur, prises par l'escroc via la webcam, avec des scènes pornographiques. "C'est là où je me sens envahi par la panique", confie-t-il.
Soucieux d'éviter que ses proches reçoivent un tel montage, il suit, par peur du qu'en-dira-t-on, les consignes du maître-chanteur. Il crée un compte Bitcoin, et paie 500 euros en cryptomonnaie. Une "relativement grosse somme" pour lui, que "compte tenu de l'enjeu", il n'a "pas hésité à payer".
C'était du bluff...
Le lendemain, en signalant l'arnaque à la police, le retraité a appris que le maître-chanteur n'avait jamais pris le contrôle de sa webcam. C'était du bluff... Un faux piratage, mais une vraie escroquerie… dont il n'est pas la seule victime. A Paris, les services de police dédiés à la lutte contre la cybercriminalité ont reçu 28 000 signalements similaires en seulement quelques mois.
Extrait de "Sexe, arnaques et vidéos : les nouveaux maîtres-chanteurs", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 14 octobre 2021.
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STOP AUX ARNAQUES
Arnaque à l’amour : le retraité, victime d’un chantage, met fin à ses jours près de Nantes
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/loire-atlantique-arnaque-a-l-amour-le-retraite-victime-d-un-chantage-met-fin-a-ses-jours-4a2a2cec-eef0-11eb-8fb3-44cfaeb2c880
Une personne âgée, victime d’un chantage, s’est donné la mort en début de semaine, dans la région nantaise. Un cyber-escroc, se faisant passer pour une femme, a noué une relation sentimentale. Puis lui a demandé de verser de l’argent, sans quoi des images dénudées seraient divulguées à sa famille
La victime a été approchée par un profil féminin, via Facebook. Le piège mis en place, l’escroc lui a demandé de verser une somme d’argent plus conséquente. | PHOTO D’ILLUSTRATION OUEST-FRANCE
Les escroqueries à l’amour peuvent faire très mal au portefeuille. Mais cette fois, l’histoire, qui se déroule en région nantaise, a pris une tournure autrement plus dramatique. Un homme s’est donné la mort, en début de semaine.
La personne âgée est tombée dans un piège dont le principe est connu : un ou une escroc, voire un automate, souvent installé au Bénin ou en Côte d’Ivoire, approche ses proies par le biais des réseaux sociaux, des mails ou des sites de rencontre. Ici, le retraité a été contacté par un profil féminin, via Facebook.
Tous les deux échangent des messages au cours de ce mois de juillet, une relation sentimentale se noue. La femme explique ne pas avoir assez d’argent pour se nourrir. Le retraité, qui croit à ce moment qu’elle habite le sud de la France, lui verse 200 € en tickets PCS (1).
L’escroc lui a demandé de se dénuder
Le plan, consistant à séduire son interlocuteur et réclamer de l’argent sous de faux prétextes, est très élaboré. L’étape suivante, c’est une histoire d’héritage à 900 000 € qu’il faut récupérer, contre l’envoi de 400 €. La victime comprend qu’elle est train de se faire avoir et refuse. Mais le cyber-escroc, qui l’avait convaincu de se déshabiller, le fait chanter en menaçant de diffuser les images.
L’escroc, qui a réussi à obtenir le contact d’un membre de la famille du retraité – peut être tout simplement en accédant au carnet d’amis sur Facebook –, lui dévoile cette relation par mail, et dit disposer de documents compromettants. Puis, il envoie à la victime des captures d’écran de cette discussion.
Le retraité se décide à aller porter plainte. Mais l’affaire vire au tragique quand, de retour au domicile, l’homme met fin à ses jours.
Une enquête qui s’annonce difficile
L’enquête ouverte après le dépôt de plainte du défunt, pour chantage à caractère sexuel (si elle est maintenue par la famille), s’avère d’ores et déjà compliquée. Sans surprise, l’adresse donnée dans le sud de la France n’existe pas.
Les enquêteurs, après réquisition judiciaire auprès de Facebook, pourront probablement remonter l’adresse IP de l’ordinateur. Mais retrouver l’auteur, dont la responsabilité restera à démontrer, équivaut à écumer nombre de cybercafés à l’étranger. Le système d’arnaque mis en place dans ces pays d’Afrique francophone fait en effet œuvrer des équipes non-stop, dans des centres d’appels.
Face à ces « brouteurs », pros de l’escroquerie sur Internet, les autorités, dans un rôle préventif, rappellent « qu’il ne faut pas accepter des demandes de contacts de la part de correspondants qu’on ne connaît pas. Il ne faut jamais faire de révélations qui pourraient donner lieu à un chantage, ni envoyer de photos ou de coordonnées bancaires ».
(1) Les tickets PCS sont des cartes de paiement prépayées, vendues dans les bureaux de tabac, dont le plafond est limité par le montant que l’on crédite via les coupons de recharge. Intraçables, ils sont notamment utilisés pour envoyer de l’argent dans d’autres pays. C’est l’un des outils préférés des escrocs qui créditent leur carte PCS avec l’argent de leurs victimes.