Sur les réseaux sociaux, par e-mail, sur des sites de vente d’occasion... les escrocs font feu de tout bois. Les plaintes sont récurrentes au commissariat de Moulins. Celle qui ces derniers mois est la plus signalée est celle au chèque volé et au paiement par coupon PCS.
Snapchat, Facebook, Instagram... Les réseaux sociaux sont un vaste terrain de chasse pour les escrocs. Un espace qu’ils investissent pour ferrer leurs victimes. Et ils arrivent. « Nous prenons des plaintes très régulièrement », constate le capitaine Le Sagesse, chef de la sûreté urbaine au commissariat de Moulins.
" L’amitié, l’amour sont de bons ressorts pour les escrocs ! "
CAPITAINE LE SAGESSE (Chef de la sûreté urbaine au commissariat de Moulins)
L’arnaque la plus récurrente, c’est celle du chèque volé et au paiement par coupons PCS. L’escroc prend sa victime par les sentiments : « L’amitié, l’amour sont de bons ressorts pour les escrocs ! », ironise le capitaine Le Sagesse. « Avant d’arnaquer la victime, ils la préparent. Ils discutent avec elle sur les réseaux, par e-mail. En fait, ils la mettent en confiance. Ils finissent par lui envoyer un message du type : “tu peux m’envoyer un chèque, encaisse le pour moi car j’ai des difficultés avec ma banque et en retour tu m’envoies l’argent (du chèque) en coupons PCS”. La victime envoie pour 3.000 € de coupons. C’est fini ! Elle vient de perdre 3.000 € ! Des cas comme celui-là, nous en avons pleins ».
“Tu peux m’envoyer un chèque, encaisse le pour moi car j’ai des difficultés avec ma banque et en retour tu m’envoies l’argent (du chèque) en coupons PCS”
MESSAGE ENVOYÉ PAR LES ESCROCS À LEUR VICTIME
Les escrocs font aussi leur miel des annonces mises en ligne sur le site de vente d’occasion “Le bon coin”. Achats de billets de concert, dons de chiots, ... « Là où on vous demande de payer des frais de transport, de vaccination... 100 € par çi, 50 € par là, c’est une arnaque », prévient le capitaine Le Sagesse.
Les chômeurs sont aussi devenus une cible. Des plaintes arrivent régulièrement dans les services de police. Le piège ? Des offres d’emploi bidon. « Certaines arnaques peuvent s’avérer très sophisitiquées, allant jusqu’au piratage du site d’un employeur », indique Marc Bono, directeur de l’agence Pôle emploi de Moulins. « Il faut donc que le demandeur d’emploi reste vigilant lorsqu’il répond à une annonce et lorsqu’il est en contact par mail ou par téléphone avec l’employeur ».
Offres d'emploi bidon
Peut-on reconnaître les offres de recrutement frauduleuses, même les plus crédibles ? Oui, estime, Marc Bono, en expliquant que les offres d’emplois frauduleuses portent souvent sur le secteur des services pour embaucher, par exemple, une femme de ménage, une nounou, un accompagnateur pour les personnes âgées etc.
Avec un scénario classique d’escroquerie (*). Les candidats échangent avec le futur (faux) employeur par mail ou téléphone. Ce dernier propose ensuite d’envoyer un chèque pour que le nouvel employé achète son matériel de travail. Peu de temps après, le chèque arrive mais il est d’un montant plus élevé que ce qui avait été annoncé. Le faux employeur rappelle, évoque une erreur et réclame un remboursement rapide grâce à un virement à effectuer sur une carte prépayée (PCS). Ces cartes permettent au destinataire de récupérer la somme en liquide, le chômeur lui ne reverra jamais son argent : le chèque qu’il a reçu, faux ou volé, est impossible à encaisser.
« Le principe de toutes ces fraudes, résume le capitaine Le Sagesse, c’est de faire encaisser un chèque volé ». Et l’espoir de récupérer son argent est mince.
« L’origine des arnaques aux coupons PCS est bien identifiée. Les arnaqueurs sont en Côte d’Ivoire. On ne peut rien faire