Arnaque à la webcam
Soyez très vigilant si vous parlez à des inconnus via webcam. Beaucoup d'escrocs n'attendent que ça pour vous piéger.
comment se déroule cette arnaque ?
Sur les sites de rencontres, tout commence en faisant la connaissance d'une personne avec qui la confiance s'installe au fil de la discussion.
Pour une conversation plus intime, cette personne propose alors de passer sur un service permettant la visiophonie par webcam. Les escrocs en profitent pour capturer le flux vidéo des images susceptibles de porter atteinte à la vie privée de leurs victimes, permettant le début du chantage.
"T'es mor", "ton patron et ta famille va tou savoir", "j'ai tout sur toi", voilà le genre de messages, contenant de moins en moins de fautes d'orthographe qu'envoient alors les maîtres-chanteurs, qui ont filmé leurs victimes en situation compromettante.
Ensuite, l'escroc demande de lui verser des sommes importantes d'argent (bien souvent en mandat-cash vers la Côte d'Ivoire ) et menace de diffuser ces vidéos sur internet.
Y associant les informations qu'ils ont récoltées (nom, mail, numéro de téléphone, adresse, emploi …), ils menacent la diffusion du contenu sur Youtube, ou des plate-formes de blog, risquant d'apparaître dans google et porter atteinte à la réputation des victimes.
Exemple, message d'une victime à la Police :
" J'ai fais l'objet d'un chantage sur internet. Suite a mon inscription sur le site XXX, j 'ai pris contact avec une certaine "Sophie," nous avons échangé sur internet puis fais une conférence vidéo. A la suite de cette conférence elle m'a menacé de publier la vidéo sur internet (YouTube, Dailymotion....). J'ai donc supprimé cette personne de mon compte Gmail, bloqué cette personne sur Facebook. Elle reste dans mes contacts sur Skype.
Je souhaiterais savoir la marche a suivre."
Bons réflexes
Evitez les discussions WebCam avec les personnes que vous n'avez jamais rencontré.
N'envoyez jamais d'argent, cela ne réglera rien.
Ne répondez plus aux messages et coupez tout contact avec les escrocs.
Supprimez le contact de votre Facebook ou autres réseaux sociaux.
Si l'escroc vous envoie un lien internet de la vidéo, ne paniquez, elle est très souvent en "privée" donc invisible du public.
Demandez la suppression au site hébergeur.
Et surtout, rendez-vous à l'adresse www.internet-signalement.gouv.fr et signalez l'escroquerie dont vous êtes victimes aux services de Police.
Quand les "brouteurs" usurpent l'identité de militaires français pour des arnaques sur les réseaux sociaux
ATTENTION AUX FAUX PROFILS
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/il-m-a-demande-de-l-argent-pour-payer-son-hospitalisation-apres-une-blessure-par-balles-quand-les-brouteurs-usurpent-l-identite-de-militaires-francais_4272473.html
Cachés derrière de faux profils sur les réseaux sociaux, et utilisant des photos volées, ces escrocs du web extorquent des milliers d'euros à leurs victimes. Les photos d'un ancien sergent-chef de la Légion étrangère ont permis à elles-seules de créer près de 5 000 faux profils.
Les photos le montrent : Marin Burcea a un physique plutôt avantageux. Et bien qu'il ait quitté la Légion en 2018, au bout de cinq ans de contrat, des photos de lui en uniforme - photos volées en 2017 - circulent toujours. Très largement. Son ancienne unité a fait les comptes : depuis septembre 2020, différentes images de lui ont servi à créer 4 900 faux profils de militaires français, afin d'extorquer de l'argent, très majoritairement à des femmes contactées sur les réseaux sociaux.
"2 000 faux profils sur Instagram, 300 sur Facebook, 500 sur TikTok, d'autres sur LinkedIn ou les sites de rencontres. Ces photos représentent 90% des arnaques aux faux profils qui remontent jusqu'à nous."
le capitaine Cédric, porte-parole de la Légion étrangèreà franceinfo
Ce sergent-chef est donc devenu, à son corps défendant, le paravent d'escrocs ivoiriens. Après être entrés en contact avec une potentielle victime, souvent après avoir noué une relation amoureuse virtuelle, ces "brouteurs", comme on les surnomme (arnaqueurs opérant sur internet), commencent à réclamer de l'argent. Carolina, une jeune Franco-Grecque qui vit à Athènes, a ainsi, au fil des mois, envoyé près de 5 000 euros à celui qu'elle croyait être un militaire dans la difficulté. "Il m'a demandé de l'argent pour que son officier supérieur le renvoie à Paris après 18 mois passés au Mali, raconte-t-elle. Ou pour manger au restaurant parce qu'il me disait que la nourriture était mauvaise. Ou pour payer son hospitalisation après une blessure par balles."
Fausse facture envoyée à Carolina, victime d'un "brouteur" lui réclamant de l'argent pour payer les soins après une blessure. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Carolina a bien quelques soupçons, refuse certaines demandes, et exige de son correspondant une conversation par téléphone. Le soit-disant militaire accepte, avant de demander à la jeune femme de lui envoyer 700 euros, afin qu'il puisse "payer l'amende infligée par son supérieur pour avoir utilisé un téléphone". Elle refuse une nouvelle fois, puis contacte franceinfo le 20 janvier 2021, après la diffusion d'un reportage sur l'opération Barkhane. Elle apprend alors qu'un soldat en opération extérieure reste 4 mois sur le terrain, pas 18 comme le prétend celui qu'elle considère désormais comme un "intime", que les militaires engagés dans Barkhane ne vont pas au restaurant, et donc n'ont pas besoin d'argent pour cela, et qu'une blessure par balles est toujours traitée par le Service de Santé des Armées sur place avant une évacuation vers un hôpital militaire, mais que jamais il ne serait soigné dans le civil.
"L'uniforme de l'armée française m'a inspiré confiance. Mais quand j'ai compris et ouvert les yeux, je me suis sentie blessée, imbécile."
Carolina, l'une des victimesà franceinfo
A la Légion étrangère, le capitaine Cédric est contacté 4 à 5 fois par semaine par des victimes de ce faux profil : "Notre image en prend un coup, admet-il, mais quand nous réussissons, en alertant les sites comme Facebook ou Twitter, à faire fermer un profil, deux ou trois autres sont créés dans la foulée. Et nous n'arrivons pas à faire effacer de façon définitive les photos de cet ancien légionnaire, qui sont régulièrement utilisées depuis 2018." Selon l'officier, en Côte d'Ivoire, où remontent quasiment toutes les pistes, des cybercafés entiers sont dédiés à ces escroqueries.
"Si un militaire rencontré sur les réseaux sociaux vous réclame de l'argent, par exemple 2 400 euros pour payer les poches de sang nécessaires à des soins, c'est une arnaque, prévient le capitaine Cédric. Plus largement, si un légionnaire ou tout autre soldat vous réclame de l'argent depuis le Mali ou un autre théâtre d'opération, c'est de toutes façons une arnaque."
BROUTEUR
Un brouteur est un arnaqueur opérant sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux.
Sa technique consiste à séduire sa victime pour lui extorquer de l'argent, parfois même à la convaincre de se déshabiller devant une webcam puis de la faire chanter en menaçant de diffuser la vidéo1. Cette arnaque cible généralement les hommes dans l'espoir de les attirer avec des photos de profil comme celles de mannequins (sans leur permission), avant d'exiger de l'argent sous de faux prétextes2.
Le terme de brouteur provient de Côte d'Ivoire, « en référence au mouton, qui se nourrit sans effort »3.